Compréhension de l'oral, études filmiques et autonomie: quelles interactions ? Le cas de l'anglais dans un dispositif d'auto-formation guidée en CRL
Cristelle Maury  1, *@  , Linda Terrier  1@  
1 : Université Toulouse - Jean Jaurès
Laboratoire CAS
* : Auteur correspondant

L'objectif du dispositif d'auto-formation guidée pour tous les étudiants de première année à l'Université Toulouse – Jean Jaurès (UT2J) est de permettre à chacun d'entre eux d'améliorer leur maitrise de l'anglais en apprenant autrement, notamment en travaillant en autonomie dans un centre de ressources en langues. Nous demandons en particulier aux étudiants un effort spécifique pour intégrer un travail formel à leurs pratiques informelles de la langue. Ceci est particulièrement vrai de leur pratique de visionnage de films et/ou de séries télévisées en version originale, sous-titrée ou non, en français ou en anglais. Alors que cette pratique est souvent déjà en place depuis le lycée grâce aux avancées technologiques de ces dernières années, ils sont peu nombreux à exploiter ce contact direct avec la langue pour développer un travail formel au-delà de la seule exposition à la langue qui ne saurait suffire pour apprendre une langue en milieu exolingue (Porquier 1994)[1]. Or si le cinéma est un sujet qui revient régulièrement dans la recherche en didactique des langues[2] en particulier en raison de l'intérêt qu'il présente pour développer les compétences orales et les compétences culturelles, la formalisation de l'intérêt qu'il peut présenter dans un dispositif d'auto-formation guidée en CRL reste, à notre connaissance, un terrain encore inexploré.

Ainsi, sommes-nous confrontés à la question toujours épineuse des pistes de travail à proposer aux étudiants lors des entretiens-conseils (Rivens Mompean & Eisenbeis 2009), notamment lorsqu'il s'agit de proposer des conseils pertinents autour des films. Puisqu'en effet l'exposition à la langue est, par nature, insuffisante en milieu exolingue, quels conseils prodiguer aux étudiants autour de cette pratique informelle ?

L'objectif de cette communication sera de tenter de répondre à cette question en nous appuyant sur nos spécialités de recherche respectives, en didactique de l'anglais et en études filmiques, mêlées à une expérience commune des entretiens-conseils. Il s'agira, par un regard croisé, de répondre à une question en apparence simple : comment le visionnage d'un film peut-il servir l'apprentissage d'une langue, ici l'anglais ?

Après une brève présentation du dispositif dans lequel s'est posée notre question de recherche, nous analyserons la construction du sens dans un extrait de film « classique » pour répondre à une première question essentielle : qu'est-ce que comprendre un film ? Nous pourrons alors détailler les compétences de compréhension de l'oral (Terrier 2011) et les compétences d'analyse de l'image mobile dans des films hollywoodiens (Maury 2012) indispensables à l'appréhension d'un film en langue étrangère. Le cadre plus global de la théorie de la charge cognitive (Sweller 2004) nous permettra d'établir une synthèse des conseils qu'il est possible de proposer aux étudiants pour améliorer leur compétence en anglais en intégrant travail formel et pratiques informelles.

[1] L'exposition à la langue reste en effet toujours trop limitée par la nature même du milieu exolingue dans laquelle elle s'inscrit (Ganoac'h 2010).

[2] Quelques références s'intéressant au lien entre cinéma et apprentissage des langues de 1977 à aujourd'hui : Bellanger, G. 1977 ; Muraire, A. 1985 ; Compte, C. 1993 ; Baddock, B. 1996 ; Petit, M. 1999 et plus récemment N°2 2012 Recherche et pratiques pédagogiques en langues de spécialité ; N°1 2015 Les langues modernes.



  • Poster
Personnes connectées : 1